Historique de l’ASLAA

L’Association Sports et Loisirs pour les aveugles et les Amblyopes [1] de Paris a été créé en 1976 par un petit groupe de personnes, voyantes et non-voyantes, responsables et participants des séjours de ski organisés par l’ANAE (Association Nationale des Amis de l’Extension). L’Extension était, dans les années soixante, la branche “handicapée” du scoutisme.

Cette association avait acquis au cours de plusieurs années, quatre centres d’accueil, dont deux en montagne, le premier à Pralognan la Vanoise, et un second à Saint-Sorlin d’Arves, en Maurienne. Vers le milieu des années soixante-dix l’ANAE estima que les séjours de ski pour aveugles, à cause de leur encadrement pléthorique, par ailleurs indispensable, revenait trop cher et décida d’y renoncer. Anecdote intéressante : c’est dans ces années là que fut constituée une caisse de solidarité par des versements forfaitaires des pilotes, caisse susceptible de prendre en charge certains frais.

Ce “trésor de guerre” constitua les premiers fonds de l’ASLAA . Les “Pères fondateurs” pensaient, à juste titre, qu’il était dommage de ne plus organiser de tels séjours car les aveugles avaient trop peu d’occasion pour apprendre ou pratiquer le ski alpin, ce qui reste encore vrai quarante ans après.

Après deux séjours qui se déroulèrent dans les Pyrénées, Noël 78 et février 80, l’ASLAA établit ses “quartiers d’hiver” à Arèches-Beaufort, à partir de Noël 80, jusqu’en 95, sans interruption. Afin de réduire les frais d’organisation, l’association obtint de la commune, gestionnaire de la station, la gratuité des forfaits pour les pilotes, sur la base d’une recommandation du Syndicat National des Remontées Mécaniques. Il est à remarquer que ce principe est, à quelques exceptions près, admis partout. Autre élément : dès 1981, l’ASLAA a établi une coopération avec une association de jeunesse, les UCJG (http://www.ucjg-ymca-france.org/) [2], afin d’intégrer un certain nombre de jeunes voyants dans ses séjours, ce qui fut effectivement le cas pendant un certain nombre d’années. Quelques uns d’entre eux devinrent d’ailleurs pilotes passé l’âge de 18 ans.

Au milieu des années 80, à l’initiative de quelques pilotes, puis de celle d’un ancien participant, l’ASLAA reprit à son compte une formule qui avait été mise en place dans les années soixante-dix par le premier responsable des camps de Pralognan, à savoir, un séjour de ski alpin pour adultes. En effet, on constatait, alors comme aujourd’hui, que les non-voyants, passés l’âge de 18/20 ans, avaient peu de possibilités pour pratiquer le ski alpin ; l’offre en ski de fond est beaucoup plus importante à ce niveau là. Ces séjours se déroulent généralement en février ou mars, aux Deux Alpes, et en gestion autonome.

En 1996, toujours pour des raisons de coût, le séjour de Noël émigra à nouveau vers d’autres cieux, plus précisément, à Bramans – La Norma. En effet, les dernières années, le déficit du séjour à Arèches, frisait les 15.000 F. Si, jusqu’au début des années 90, nous arrivions à combler le manque à gagner , par des subventions publiques, ce ne fut plus le cas par la suite ; des Jeux Olympiques d’hiver et un grand stade pour une célèbre coupe du monde étant passés par là. Même si ce déficit est aujourd’hui inférieur à 5000 francs, il risque, à terme, d’obliger l’association à mettre la clef sous la porte, à moins de trouver de nouvelles ressources ; et comme la manne publique est toujours aussi rare, une des seules solutions consiste à se tourner vers le privé. Plusieurs tentatives ont été faites dans cette direction, mais sans grand résultat jusqu’à présent, le retour d’image que peut offrir une association comme la nôtre, (encore que !) ne semble pas être attrayant pour les grandes marques. Pourtant, le “ballet” du couple pilote / skieur aveugle est suffisamment spectaculaire pour attirer l’attention du public.

La nécessité de trouver des financements supplémentaires s’est vu renforcée par la création, en 1996, d’une section tandem, section génératrice d’activités, mais aussi gourmande financièrement. En 1998 l’équipe était présente sur une douzaine de courses en France.

P.-S.

Aujourd’hui, l’ANAE existe toujours, mais sous un autre intitulé : Association Nationale d’Animation et d’Education.

Notes

[1] Déficients visuels

[2] Unions Chrétiennes de Jeunes Gens


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